Appel à communications
L'Université d'Aix-Marseille, le Centre Gilles Gaston Granger (UMR 7304) et l''Equipe sur les cultures et humanités anciennes et nouvelles germaniques et slaves (ECHANGES EA 4236) organisent un colloque international sur les Connaissances négatives, 21-23 novembre 2018, Aix-en-Provence, UFR ALLSH, Bâtiment Multimédia.
Argumentaire :
L'avènement de la Modernité s'est accompagné d'une critique radicale de la métaphysique traditionnelle. Depuis les Lumières (notamment françaises) et plus encore avec Nietzsche et sa déconstruction des 'Hinterweltler', la quête de justifications ultimes ou de connaissances transcendant l'immanence est devenue une entreprise largement suspecte. Si le rétablissement de systèmes métaphysiques aspirant à " expliquer tout ", comme le formulait Kierkegaard avec ironie, ne semble aujourd'hui ni possible ni souhaitable, se pose toutefois la question de savoir s'il reste légitime de poser des questions métaphysiques dans l'ère post- métaphysique, et, le cas échéant, sous quelle forme. Cette question anime plusieurs entreprises philosophiques récentes, qui remettent au cœur du débat contemporain des figures du savoir qu'une conception positiviste de la connaissance avait reléguées hors du domaine de la rationalité, voire dans le mythe, et qui proposent des approches négatives pour élargir l'horizon de la raison. La négativité ouvrirait ainsi un terrain méthodologique permettant de poser les questions que l'Homme ne peut pas ne pas poser, mais sans entrer en conflit avec les exigences épistémologiques du XXIe siècle. Ainsi, Jean-Luc Marion a introduit dans la discussion le concept de certitudes négatives ; le philosophe allemand Thomas Rentsch, qui critique la prédominance d'une rationalité scientifico-positiviste partiale, propose une pensée métaphysique construite sur la négativité ; le renvoi à la négativité caractérise également les " hyperphénomènes " théorisés par Bernhard Waldenfels, proposant une conception de rationalité allant au-delà de ce qu'on pourrait appeler, avec Horkheimer, une raison purement instrumentale.
Le recours à la négativité s'inscrit dans une longue tradition de la philosophie occidentale. L'idée d'une démarche rationnelle apophatique ou aphairétique, procédant par négations plutôt que par affirmations, prend sa source dans l'Antiquité, chez le néoplatonicien Plotin, et s'est développée dans le néoplatonisme tardif puis dans le monde chrétien, notamment sous la forme de la théologie négative. Dans cette tradition, la capacité de l'esprit humain à saisir une réalité transcendante passe par la construction d'un discours entièrement formé de propositions négatives et pourtant tenu pour susceptible de procurer des connaissances.
Le colloque sur les Connaissances négatives se propose d'interroger le renouveau d'une réflexion sur la négativité en évaluant les apports des approches négatives dans la philosophie au XXe et XXIe siècles. Des approches négatives, s'inspirant explicitement ou implicitement de l'apophatisme ancien et de la théologie négative, permettent-elles une redéfinition de l'horizon de la rationalité et une réflexion critique sur la transcendance ? Constituent-elles une démarche convaincante pour répondre aux questionnements métaphysiques dans le contexte post-moderne ? Ou bien la réactualisation d'une démarche inspirée de la théologie négative ne serait-elle que le symptôme d'un combat d'arrière-garde, mené par les derniers onto- et théosaures (" Onto- und Theosaurier "), comme ironise Franz Josef Wetz ? Afin de donner des éléments de réponse à ces questions, sont sollicitées des communications qui développent
différentes facettes de ce champ d'études, tant dans la discussion contemporaine que dans ses ancrages historiques. Les communications pourront ainsi (liste non exhaustive) :
Les projets de communication, de 500 mots maximum, peuvent être rédigés en français, anglais ou allemand. Ils devront être adressés, accompagnés d'une courte bio-bibliographie, à isabelle.koch@univ-amu.fr et sebastian.husch@univ-amu.fr, au plus tard le 31 mai 2018. L'acceptation de la proposition sera communiquée par le comité scientifique au plus tard le 30 juin 2018.
Durée des communications : 30 minutes.
Frais d'inscription : 30 € (pas de frais d'inscription pour les doctorants). Les frais d'inscription couvrent les pauses café et les repas.
Les frais de déplacement et d'hébergement des participants ne pourront pas être pris en
charge.
Les doctorants pourront nous adresser une demande de subvention pour les frais de voyage si le déplacement n'est pas pris en charge par leur établissement. Les subventions seront accordées en fonction des fonds disponibles et du nombre de demandes.
- replacer la réflexion sur la négativité dans son contexte historique (apophatisme ancien, théologie négative)
- discuter le potentiel et les limites épistémologiques d'approches négatives contemporaines
- discuter le potentiel d'approches négatives au-delà de leur champ original, la théologie et la philosophie de la religion
- comparer les approches contemporaines et celles des périodes tardo-antique et médiévale ; analyser de quelle manière les approches négatives historiques peuvent stimuler la discussion actuelle dans le domaine des théories de la connaissance
- fournir un horizon de questionnement de la rationalité scientifique dans ses formes positivistes et anti-métaphysiciennes
- explorer des parallèles dans les pensées non-occidentales
- renouveler, à l'aide de l'exemple ou du modèle des connaissances négatives, la réflexion épistémologique sur des thèmes tels que l'intuition, les frontières du pensable, les limites du dicible, le rapport entre pensée et langage
Les projets de communication, de 500 mots maximum, peuvent être rédigés en français, anglais ou allemand. Ils devront être adressés, accompagnés d'une courte bio-bibliographie, à isabelle.koch@univ-amu.fr et sebastian.husch@univ-amu.fr, au plus tard le 31 mai 2018. L'acceptation de la proposition sera communiquée par le comité scientifique au plus tard le 30 juin 2018.
Durée des communications : 30 minutes.
Frais d'inscription : 30 € (pas de frais d'inscription pour les doctorants). Les frais d'inscription couvrent les pauses café et les repas.
Les frais de déplacement et d'hébergement des participants ne pourront pas être pris en
charge.
Les doctorants pourront nous adresser une demande de subvention pour les frais de voyage si le déplacement n'est pas pris en charge par leur établissement. Les subventions seront accordées en fonction des fonds disponibles et du nombre de demandes.
Call for papers
Aix-Marseille University, the Center Gilles Gaston Granger (CEPERC UMR 7304), and the Research team ECHANGES (EA 4236) is organizing an international conference on Negative knowledge, from November 21th to November 23rd, 2018 (Aix-en-Provence, France).The advent of Modernity was accompanied by a radical criticism of traditional metaphysics. First during the Enlightenment, and later even more so with Nietzsche and his criticism of all "backworlds" ("Hinterwelten"), any attempt to identify ultimate justifications or knowledge that transcends immanence has become largely suspect. If the reinstatement of metaphysical systems whose aim is to "explain everything" – as formulated, with irony, by Kierkegaard – no longer appears to be possible or even desirable, it remains an open question as to whether metaphysical questions can still be legitimately asked in the post-metaphysical era and, if so, in what form. This particular question is at the root of several recent philosophical enterprises, which bring back into focus types of knowledge that a positivist understanding of knowledge had relegated out of the realm of rationality if not confined to the realm of myth and which promote negative approaches to redefine the horizon of rationality. Negativity is thus thought to serve as a methodological tool which allows us to ask those questions that man cannot not ask, all the while respecting the epistemological demands of the 21st century. In France, Jean- Luc Marion for instance has theorized on "negative certainties" (certitudes negatives), and the German philosopher Thomas Rentsch who criticizes the predominance of a one-sided positivistic-scientistic rationality develops a metaphysics built on negativity. Similar figures of thought can also be found in Bernard Waldenfels' 'hyperphenomena' which can be read as another attempt to go beyond the limitation imposed by reductionist concepts of rationality which could be called, following Horkheimer, instrumental reason.
The systematic use of negativity has a long tradition in Western philosophy. Thus, the idea of a rational apophatic or aphairetic approach, moving forward via negation rather than affirmation, has its beginnings in Antiquity. More specifically, the first traces are found in the works by the Neoplatonist Plotinus, and were further developed in later Neoplatonism and then in the Christian world, notably in the form of negative theology. In this tradition, the ability of the human spirit to understand a transcendent reality hinges upon the construction of a discourse which is entirely made up of negative propositions, and is yet considered likely to lead to knowledge.
The conference on Negative knowledge sets out to examine this renewal of reflections on negativity in order to evaluate the contributions negative approaches can make to 20th and 21st century philosophy. Do approaches based upon negativity that are explicitly or implicitly inspired by the ancient apophatism and negative theology allow for a redefinition of the horizon of human rationality and for a critical reflection on transcendence? Can negativity provide a convincing methodological tool for providing answers to metaphysical questions in the post-modern context? Or is the reintroduction of figures of thought inherited from Antiquity and Negative Theology simply a rearguard action carried out by certain onto- and theorsauruses (Onto- und Theosaurier), as Franz Josef Wetz says with irony? In order to favor a reflection on these questions, we welcome proposals for talks that develop different facets of these issues, both as concerns contemporary discussions and its historical anchor points. Potential topics include, but are not limited to
- situating the contemporary reflection on negativity within its historical context (Ancient Apophatism, Negative Theology)
- discussing the epistemological potential and the limitations of contemporary negative approaches
- discussing the potential of negative approaches beyond their original fields of application, theology and philosophy of religion
- comparing contemporary approaches with those of the late Antiquity and Medieval periods; analyzing in what manner historical negative approaches can stimulate the current-day discussion within the field of theories of knowledge
- Providing an epistemological horizon for the discussion of scientific rationality in its positivist and anti-metaphysical forms
- exploring potential parallels with non-Occidental thought with regards to negativity
- renewing epistemological reflections on themes including the intuition, the frontiers of what is thinkable, the limits of the effable, and the relationship between thought and language.
Abstracts of no more than 500 words will be accepted in English, French, or German. Please send your proposal and a short bio-bibliography to isabelle.koch@univ-amu.fr and sebastian.husch@univ-amu.fr no later than May 31st 2018. Authors will be notified of acceptance by June 30th 2018.
Additional information:
reading time for each paper is 30 minutes (including discussion).
Conference fees are 30 € (no conference fees apply for graduate and PhD students) Conference fees cover coffee breaks, lunch, and dinner. We will not be able to provide funding for travel and accommodation. However, limited funding may be available upon request for participating graduate and PhD students.
Call for Papers
Internationale Tagung zum Thema
" Negative Erkenntnis "
Aix-Marseille Université (Centre Gilles Gaston Granger UMR 7304 / ECHANGES EA 4236) 21.-23. November 2018Die Heraufkunft der Moderne ging Hand in Hand mit einer radikalen Kritik an der traditionellen Metaphysik. Seit der Philosophie der Aufklärung und noch deutlicher mit Nietzsches Destruktion sämtlicher Hinterweltkonzepte ist die Suche nach philosophischen Letztbegründungen oder über die Immanenz hinausweisender Erkenntnisse ein weithin suspektes Unterfangen geworden. Wenn es heute mithin weder sinnvoll noch erstrebenswert erscheint, an einer Retablierung metaphysischer Systeme zu arbeiten, die „alles erklären" (wie es S. Kierkegaard ironisch formuliert hat), so stellt sich andererseits die Frage, ob es auch im sogenannten post-metaphysischen Zeitalter noch legitim sein kann, metaphysische Fragen zu stellen und ggf. in welcher Form dies möglich bleibt. Diese Frage scheint aktuell einer ganzen Reihe von philosophischen Unternehmungen durch, in denen Formen philosophischer Erkenntnis neu durchdacht werden, die durch die positivistisch-szientifische Vernunft in den Bereich des Irrationalen verbannt worden waren und dabei auf den Begriff der Negativität rekurrieren. Der Rückgriff auf die Negativität verspreche einen methodologischen Rahmen bereitzustellen, in dem es möglich bleibt, jene Fragen zu bedenken, die der Mensch nicht nicht stellen kann, ohne dabei jedoch hinter den erkenntnistheoretischen erreichten Stand zurückzufallen. So hat beispielsweise Jean-Luc Marion in Frankreich das Konzept der
„Negativen Gewissheiten" (certitudes negatives) in die Diskussion eingebracht und in Deutschland entwickelt Thomas Rentsch, der die einseitige Ausrichtung auf positivistisch- szientifische Rationalität kritisiert, metaphysische Problemstellungen unter methodischem Rückgriff auf Negativität; und auch in Bernhard Waldenfels' Konzept der Hyperphänomene wird Negativität erkenntnistheoretisch relevant.
Der Rückgriff auf Negativität hat bekanntlich eine lange Tradition in der abendländlichen Philosophiegeschichte. Die Idee eines apophatisch- oder aphairetisch-rationalen Zugriffs, der über Negation statt über Affirmation erfolgt, findet sich bereits bei Plotin und hat sich sowohl im späteren Neuplatonismus als auch im christlichen Denken in der Form negativer Theologie immer wieder als erkenntnistheoretisch eingeschlagener Weg erwiesen. In der neuplatonistisch-christlichen Tradition erfolgt der Zugang des menschlichen Geistes zu einer transzendenten Realität über die Konstruktion eines Diskurses, der sich auf negativen Aussagen konstruiert und auf diesem Wege zu philosophischer Erkenntnis zu verhelfen verspricht.
Die Tagung Negative Erkenntnis soll die Gelegenheit bieten, das aktuell erkennbare Interesse an der Negativität näher zu untersuchen und zu fragen, was der Beitrag auf Negativität basierender Ansätze in der Philosophie des 20. und 21. Jahrhunderts sein kann. Stellt der Rückgriff auf die Negativität einen geeigneten Zugang, um Rationalität neu zu bestimmen und Transzendenzphänomene einzuholen? Kann der Rückgriff auf apophatische Denkfiguren und die Tradition der negativen Theologie in überzeugender Weise für metaphysisches Fragen in der Philosophie der Gegenwart nutzbar gemacht werden? Oder sind Ansätze, die sich darum bemühen lediglich als Rückzugsgefechte aussterbender Denkformen zu betrachten, deren
Vertreter Franz Josef Wetz ironisch als Onto- und Theosaurier bezeichnet hat? Um dieses Problemfeld aus verschiedenen Blickwinkeln zu beleuchten, bitten wir um Vortragsvorschläge, die sich sowohl aus historischer wie auch aus systematischer Perspektive mit diesen Fragestellungen auseinandersetzen. Die folgende Liste bietet mögliche Orientierungen für die Beiträge, aber darüber hinausgehende Vorschläge sind ebenfalls willkommen:
- Verortung der aktuellen Reflexion auf die Negativität in ihrer historischen Dimension (antiker Apophantismus, negative Theologie)
- Diskussion des Potentials und der Grenzen von auf Negativität rekurrierenden Ansätzen in der Gegenwartsphilosophie
- Diskussion des Potentials negativer Ansätze über die ursprünglichen Anwendungsbereiche (Theologie, Religionsphilosophie) hinaus
- Vergleichende Analysen zeitgenössischer und historischer Ansätze und Diskussion der Frage, inwieweit historische Ansätze für die moderne Philosophie anschlussfähig sind
- Reflexionen auf die wissenschaftliche Rationalität in ihrer positivistischen und anti-metaphysischen Ausrichtung als Bedeutungshorizont
- Diskussion eventueller Beiträge zu der Diskussion um Negativität in der nicht- westlichen Philosophie
- Aktualisierung einer erkenntnistheoretischen Reflexion auf Themen wie die Intuition, die Grenzen des Sagbaren und das Verhältnis von Denken und Sprache vor dem Hintergrund von Negativität
Bitte senden Sie ihre Vortragsvorschläge (max. 500 Wörter) begleitet von einer kurzen Bio- Bibliographie in deutscher, französischer oder englischer Sprache an isabelle.koch@univ- amu.fr und sebastian.husch@univ-amu.fr. Deadline für das Einreichen eines Vortragsvorschlags ist de 31. Mai 2018. Die Benachrichtigung erfolgt bis spätestens 30. Juni 2018.
Vortragsdauer: 30 Minuten
Tagungsgebühren: 30 € (für Studierende und Promovierende ist die Teilnahme kostenfrei). Die Tagungsgebühren beinhalten die Kosten für Kaffee/Tee in den Pausen, sowie Mittag- und Abendessen.
Kosten für Reise und Unterkunft können leider nicht übernommen werden. Studierende und Doktoranden, deren Institut die Reisekosten nicht übernehmen kann, können den Antrag auf einen Reisekostenzuschuss stellen.